
Histoire du nucléaire et de l'ère atomique
Sommaire
Cet article rédigé en 2008 revu en 2023 est toujours d'actualité. L’ère atomique se caractérise d'abord par une course aux armements.
Les énergies renouvelables
Greenpeace avait indiqué dans un rapport toujours d'actualité intitulé « La bataille des réseaux » rendu public le 19 janvier 2011 « les énergies renouvelables pourront assurer 99,5 % des besoins en électricité des pays de l’Union européenne en 2050 si le nucléaire perd l'accès prioritaire aux réseaux de distribution dont il bénéficie aujourd'hui ».
En effet, toujours selon Greenpeace, l'Europe pourrait passer « en douceur » à un réseau électrique alimenté presque exclusivement par les énergies renouvelables. Les installations décentralisées de production d'énergie renouvelable (et notamment les éoliennes) sont « souvent arrêtées en période de pointe de production, afin de laisser un accès prioritaire aux réseaux de distribution à l’électricité produite par les réacteurs nucléaires et les centrales alimentées au charbon, qui sont elles, impossibles à arrêter ». Le nucléaire empêche le développement des renouvelables, « ces énergies ne peuvent coexister ! ».
Greenpeace dénonçait clairement la communication d'Areva devenu Orano après sa faillite, allant « des livres d'Anne Lauvergeon (son ancienne directrice) à son dernier mêlant images d'éoliennes, de panneaux photovoltaïques et de centrale nucléaire, qui présente le nucléaire comme « une énergie parmi d'autres» alors qu'il cannibalise purement et simplement toute alternative ».
Greenpeace dénonçait le discours faussé des gros industriels prétendant être en faveur d'un mix énergétique alors « qu'en réalité les industriels n'investissent massivement que dans le nucléaire ». L'État français octroie 60 % du budget de la recherche énergétique au le nucléaire, 20 % dans au pétrole et seulement 20 % aux énergies renouvelables (chiffres officiels 2009).
La course aux armements
1945 : Le 16 juillet, les États-Unis font exploser la toute première bombe atomique.
Cette bombe atomique (Bombe A utilisant la fission) baptisée « Trinity » a explosé dans le désert d’Alamogordo, dans le Nouveau-Mexique, dans la région « le voyage de l’homme mort » (Jornada del Muerto) en laissant un cratère géant proche d'un kilomètre de diamètre.
1949 : 1ère bombe atomique soviétique.
1949 : Début de l’exploitation des mines d’uranium d’Allemagne de l’Est et de Tchécoslovaquie par l’URSS.
1952 : 1ère bombe H (bombe thermonucléaire utilisant la fusion) américaine, 1ère bombe A anglaise.
1953 : 1ère bombe H soviétique.
1954 : Le Nautilus, 1er sous-marin américain à propulsion nucléaire.
1957 : 1ère bombe H anglaise.
1959 : 1ère bombe A française.
1963 : Accord USA – URSS sur l’arrêt des essais nucléaires dans l’atmosphère après 416 explosions dans le monde depuis 1945.
1967 : 1ère bombe H chinoise.
1968 : 1ère bombe H française.
Depuis la 1ére explosion américaine, 2052 explosions atmosphériques puis souterraines ont eu lieu dans le monde.
(Source : transfert technologie. Jean Marie Collin).
Le nucléaire civil
Le nucléaire civil date de 1955. Le programme Atom for peace (L’atome pour la paix) lancé par Dwight David Eisenhower officier de l’armée américaine et 34e président des États-Unis préparant la mise en route des premières centrales nucléaires expérimentales. Les experts promettaient une énergie abondante et bon marché, mais la maîtrise du nucléaire s’est avérée complexe, coûteuse et non dénuée de risques. Suite à des dysfonctionnements et à une certaine opacité sur les informations, des mouvements antinucléaires américains se sont formés dès la fin des années 1960.
Inconvénients du nucléaire
Controverses concernant les applications du nucléaire dans le domaine civil.
- Des risques d’accident peuvent survenir (tout au long de la chaîne de fabrication du combustible, de l’exploitation et de la gestion des déchets).
- Des risques dus au terrorisme peuvent impacter un élément de la filière.
- L’uranium en quantité limitée n’est pas une énergie renouvelable.
- Le coût économique de la filière de production : Ce coût financier ne serait pas rentable d’un point de vue économique ni satisfaisant au niveau de la chaîne de fabrication (extraction du minerai, transport, enrichissement évalué à 5 % de la production nucléaire annuelle française d’électricité et stockage des déchets –1200 sites de stockage sur l’hexagone-).
- Les 58 réacteurs nucléaires français produisent chaque année 1200 tonnes de combustible irradié
- Des agents chargés de l'entretien qui ne parlent pas français *
D'après un syndicaliste CFDT, certains incidents appelés évènements ne sont pas signalés, lorsque plusieurs équipes se succèdent en très peu de temps il est difficile de savoir si une vanne a été fermée ou pas surtout si les sous-traitants ne parlent pas français. Or ces oublis d'erreurs, d'écarts ou d'anomalie sont souhaités par EDF pour qui un jour d'arrêt constitue un manque à gagner de 1 million d'euros. Comment ne pas concevoir le risque encouru avec l'utilisation de 20000 sous-traitants du nucléaire dont 4000 nomades qui se déplacent en permanence sur tous les sites et qui sont particulièrement exposés aux rayonnements ionisants ? Ils ne doivent pas dépasser la dose annuelle de 20 millisieverts et avec les travaux de démantèlement et de décontamination des effectifs importants devront être déployés, des effectifs souvent mal formés. Un rapport Tandonnet prévoit une augmentation du volume de maintenance de 20 % avec « une montée progressive de la dose collective »
Plus de 1000 « évènements » nucléaires en France chaque année.
En France, plus de 1000 incidents et accidents sont relevés en moyenne chaque année dans les centrales nucléaires de l'hexagone. D'après les chiffres de l'ASN en 2010, il y en a eu 1107.
Le premier incident connu remonte au 17 octobre 1969, le général de Gaulle venait la veille de visiter la centrale de Saint-Laurent des eaux lorsque suite à une erreur de manipulation, 50 kilos d'uranium sont entrés en fusion entraînant l'arrêt pendant 1 an du réacteur : la première catastrophe nucléaire majeure a ainsi été évitée d'extrême justesse.
Onze ans plus tard dans la même centrale le réacteur numéro 2 subissait également le même type d'accident majeur : la fusion du cœur du réacteur : résultat la mise à l'arrêt du réacteur pendant 3 ans et un dégazage sauvage dans la Loire de plutonium. Un évènement classé 4 sur l'échelle INES par l'autorité de Sureté Nucléaire.
Carte des réacteurs nucléaires en France. Schéma Picbleu
Les responsables ont oublié de prévoir
À force de nous répéter que le nucléaire est sûr, les autorités et responsables ont oublié de prévoir autre chose que des évènements mineurs. Les chiffres alarmants sont pourtant là : 21 des 58 réacteurs nucléaires sur le territoire français ont déjà dépassé leur durée de vie soit 30 ans.
Pourtant, certaines pièces sont impossibles à remplacer comme la cuve du réacteur de 14 mètres de hauteur et 326 tonnes d'acier scellées dans du béton qui perd de son élasticité bombardée par des milliards de neutrons ainsi que les enceintes de confinement en béton dont les structures et les câbles en acier vieillissent. Certaines centrales ont des fuites régulières comme la centrale du Tricastin qui a libéré des doses excessives de tritium. Des exemples comme celui-ci il en existe malheureusement des milliers.
Les centrales sont vieilles
Elles ont été construites entre les années 1970 et 1980 pour une durée de 40 ans. L'autorité de sécurité du nucléaire a allongé la durée de 10 ans. 10 réacteurs sont à l'arrêt en 2022. Le président en fonction début 2022 a annoncé la construction de 6 à 14 réacteurs supplémentaires. Les caisses de L'Etat son exsangues et EDF est en faillite. De plus, si aujourd'hui les compétences des anciens à la retraite, le financement, le recours à des équipes constituées ni de sous-traitants ni d'intérimaires ne parlant pas la langue de Molière étaient réunis ce n'est qu'en 2037 idéalement ou 2045 que le premier réacteur produira des électrons. On a plus le temps.
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