Qualité bactériologique de l'eau de l'Uhabia à Bidart

Temps de lecture: 6 min , Dernière mise à jour: 03/10/2023
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Les pouvoirs publics doivent agir en amont en matière de prévention afin de limiter l'utilisation des produits chimiques et également prendre en compte la question des stations d’épuration trop anciennes ou trop peu développées en France. Ce problème nécessite une vraie réflexion sur la façon dont les populations sont informées sur cette ressource précieuse que constitue l’eau et éviter des usages, des habitudes et des produits polluants. Les normes doivent être pensées en termes de durée d’exposition chronique et non plus en termes d’intoxications aiguës.


Le cours d'eau l'Uhabia 

Les solutions pour assurer la  doivent être prises par les décideurs politiques comme les décisions déjà élaborées pour la qualité de l’air extérieur et intérieur. 

  • Le cours d'eau l'Uhabia d'une longueur de 15,4 km draine le bassin-versant d'une superficie de 61 kilomètres carrés.
  • De la source située à Saint-Pée-sur-Nivelle à embouchure de Bidart, cinq communes Bidart, Ahetz, Arbonne, Arcangues et Saint-Pée-sur-Nivelle accueillent 12400 habitants ainsi qu'une cinquantaine d'exploitations agricoles.
  • Le débit de ce cours d'eau en été par temps sec est souvent réduit 65 m3/s, mais peu passer à 200 m3/s lors de fortes précipitations.
  • Ce cours d'eau qui se transforme alors en fleuve impétueux charriant toute la pollution issue de l'activité humaine (effluents de fosses septiques ou provenant de fermes agricoles, etc.).

L'Uhabia, un cours d'eau qui se transforme alors en fleuve impétueux charriant toute la pollution issue de l'activité humaine. Photo Picbleu

Uhabia-Bidart-Côte-Basque

Des germes pathogènes présents dans l'eau 

  • La bactérie Escherichia coli se concentre sur l'embouchure de Bidart et il est possible de mesurer 20 000 unités pour 100 millilitres soit dix fois plus que la limite autorisée.
  • Entre 2005 et 2009, la plage de l'Uhabia avait dû être fermée 17 fois par saison estivale.
  • Le risque de contracter une gastro-entérite y était très élevé. 

La bactérie E. coli (Escherichia coli) 

Bactérie présente dans le tube digestif de l’homme et des animaux à sang chaud dont la majorité des souches de l'E. coli sont inoffensives. Les souches de l'E. coli entérohémorragiques (ECEH) sont pathogènes, elles provoquent des diarrhées sanglantes et produisent une puissante toxine à l’origine du syndrome hémolytique et urémique (SHU). La consommation de produits animaux mal cuits ou consommés crus, les fruits et les légumes frais, ayant été en contact avec ces souches, certaines eaux de baignade sont la cause d’intoxications alimentaires.

La contamination peut survenir lors de la toilette de nourrisson vers l'adulte, les évacuations sauvages de fosses septiques, la traite, l’abattage des bovins, les matières fécales des ruminants présents dans le sol, dans le fumier ou dans l’eau (mares, ruisseaux) autant de sources possibles de diffusion. 

Le cours d'eau l'Uhabia situé à Bidart sur la côte basque reçoit toutes les eaux de pluie du bassin-versant, qui sont polluées par l'agriculture, les assainissements non collectifs (type fosse sceptique) ainsi que la pollution des eaux de ruissellement.

Un système de clapet de nettoyage 

L'installation d'une porte sur l’embouchure de l’Uhabia et un émissaire en mer de 700 m (350 m en terre, 350 m en mer) « permet par mauvais temps de recréer un immense bassin naturel de rétention : le lit de la rivière, dont les effluents seront évacués de nuit par l’émissaire en mer ».

Ce système de clapet permet « d'envoyer la pollution au large pour nettoyer la bande côtière ».

Uhabia-Bidart-Côte-Basque- porte-clapet

L’élimination de la pollution bactérienne 

Il existe deux facteurs naturels pour l’élimination de la pollution bactérienne

D'après les déclarations de Christian Barragué, adjoint au maire de Bidart en charge des travaux, « les eaux chargées rejetées au large bénéficieront de deux facteurs naturels pour l’élimination de la pollution bactérienne :

  • l’effet de dilution dans la masse océanique
  • la salinité de la mer, néfaste pour la vie des bactéries.
  • « Le transit de nuit de ces effluents vers la haute mer, compte tenu de leur faible durée de vie dans ce milieu hostile, nous permettra à l’heure de l’ouverture des bains le lendemain matin d’avoir une qualité des eaux tout à fait acceptable ».
  • Le CADE (Collectif des Associations de Défense de l'Environnement)
  • Le dernier rapport indique que 85 % des eaux de baignade sont classées en qualité excellente et 15 % en bonne qualité

 

Une prise de conscience des autorités et des populations

L'océan sert de réceptacle, il faut souhaiter que les courants marins ne ramènent pas toute la pollution vers les plages.

  • Avant les solutions techniques, il faut prévenir en s'attaquant aux sources polluantes situées en amont.
  • Toutes les plages sont impactées, les plages de Mayarco, d'Erromardie ou de la Madrague à Anglet dépassent parfois les seuils bactériologiques surtout en période de forte affluence pendant lesquelles produits et huiles solaires sont utilisées.
  • Au retour de la plage, les douches et lessives envoient de grandes quantités d'eau polluée à l'océan, un cercle vicieux.

Les mousses jaunâtres dans l'océan 

Les rejets humains sont responsables des mousses jaunâtres qui flottent sur l'océan sur le bord de la côte basque. Elles sont dues à la houle qui agglomère les graisses et les les produits lessiviels qui ne sont pas ou ne peuvent pas être traités dans les stations d'épuration. 

  • Le premier effort est à faire par tous les usagers pour éviter tous les produits qui dégradent et empoisonnent l'eau et l'environnement. La mise en bon état écologique de la rivière Uhabia est essentielle.
  • L'usage rationnel des fonds publics doit obliger les propriétaires éventuellement avec l'aide de subventions à changer ou améliorer les fosses septiques, ou les systèmes d'assainissement, informer les populations (entreprises, agriculteurs et particuliers) sur les dangers liés à l'usage des produits chimiques, engrais et désherbants.
  • Les autorités pensent initialement aux pertes financières liées à la baisse de fréquentation des touristes, mais la santé publique et celle de l'environnement sont étroitement liées, elles constituent même une donnée essentielle.

Cela passe par l'information et le bon usage de l'eau et des produits d'entretien.



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