Autorisation du combustible MOX centrale du Blayais en Gironde

Temps de lecture: 6 min , Dernière mise à jour: 03/10/2023
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L'ONG Greenpeace dans un rapport publié le 28 mars 2013 et intitulé : « 50 % de nucléaire : 5 centrales nucléaires à fermer en priorité », avait inscrit sur sa liste noire dix-neuf sites français à « fermer en priorité ». Quatre sites nucléaires présentant des risques importants ont été rajoutés : la centrale nucléaire du Blayais (Gironde), celle de Bugey (Ain) Gravelines (Nord) et celle de Tricastin (Drôme).


Les critères d'évaluation

Ils concernaient leur vulnérabilité ainsi que les conséquences économiques potentielles d'un accident nucléaire.

  • 15 décembre 1948 : le CEA créé en 1945 fait fonctionner une pile atomique à eau lourde
  • 1956 à 1960 Construction de 3 réacteurs expérimentaux Uranium naturel graphite gaz (UNGG)
  • 1963 EDF construit 6 réacteurs UNGG d'une puissance de 70 à 540 MW
  • 1970 Création à Chooz (Ardennes) de la première centrale à eau légère pressurisée pour remplacer la technique UNGG
  • 1968 construction à Marcoule (Gard) du réacteur expérimental à neutrons rapides mis en service en 1973 et arrêté en 2009
  • 1974 Pierre Mesmer 1er ministre lance la construction de 13 tranches de 900 MW
  • 1976 Construction = Creys Malville (Isère) de Superphénix un réacteur surgénérateur de 1200 MW mis en service en 1985 et arrêté en 1998
    2012 le conseil de politique nucléaire demande le 8 février à prolonger l'exploitation des centrales nucléaires au delà de 40 ans.

4 centrales françaises

Le parc nucléaire est un géant vieillissant. Sur les 19 centrales françaises 4 sont encore plus dangereuses que Fessenheim.

Afin de définir ces quatre centrales nucléaires à fermer en priorité, l'ONG a étudié et évalué « trois séries de critères » :

  • Le niveau de sûreté des centrales (année de construction , puissance, nature du combustible (dont le MOX), etc.)
  • Les risques d'agressions externes naturelles ou non naturelles (inondations, séisme, risque industriel, incendie.)
  • Les conséquences sanitaires et économiques d'un accident nucléaire (proximité d'une frontière ou d'une grande métropole, proximité activités économiques.).

L'étude de l'ONG Greenpeace a évalué les conséquences sanitaires et économiques d'un éventuel accident grave qu'elle a mesurées en fonction de la densité de population et des activités dans la région. Greenpeace met en avant les conséquences gravissimes consécutives à un accident nucléaire « Comme à Tchernobyl ou à Fukushima, toute zone d'exclusion deviendrait zone morte pour au moins des décennies ».

La centrale nucléaire du Blayais

Elle est potentiellement dangereuse. La centrale du Blayais, située en Gironde, en plein cœur des vignobles bordelais est considérée comme une centrale particulièrement dangereuse, car elle a été inondée le 27 décembre 1999, frôlant un accident majeur.

Une centrale nucléaire de 30 ans proche d'un million et demi d'habitants

Centrale-nucléaire-du-Blayais-Gironde

En région bordelaise, le site du Blayais est désigné par l'ONG Greenpeace comme potentiellement dangereuse en démontrant les impacts possibles d'un accident sur la population et l'activité viticole bordelaise. En effet, environ 1,5 million de personnes vivent à moins de 70 km du site nucléaire du Blayais, dont l’agglomération bordelaise qui compte un million d’habitants.

Cette centrale atomique de 30 ans (construite de 1981 à 1983) située à 45 km de Bordeaux et à 50 km de Royan est refroidie par l'estuaire de la Gironde, elle consomme 18 millions de tonnes d'eau par an qu'elle réchauffe de 6 degrés.

Selon Green-peace, son principal risque est d'ordre sismique, des documents confidentiels échangés entre l'IRSN et EDF en 2003 montreraient que la structure de la centrale nucléaire aurait été sous-dimensionnée par rapport aux risques réels de tremblements de terre. Depuis la tempête de 1999, le risque d'inondation est avéré même si des travaux de génie civil sur le site ont été effectués pour renforcer sa sécurité sur ce point. Si un risque sismique de la zone de la centrale du Blayais est très faible, l'accident de Fukushima démontre que le risque zéro n'existe pas.

Une région viticole très riche en châteaux grands crus classés offrant des vins de qualité exceptionnelle située à l'ouest de la centrale nucléaire du Blayais. Photos Picbleu.

Vignobles-Bordelais-Château-grand-cru-classé.jpg

La commission européenne et l'ASN

La Commission européenne avait pointé en octobre 2012 dans son rapport post-Fukushima sur la sécurité du parc électronucléaire français des carences relevées cinq mois auparavant par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française, dans son propre rapport pour les cinq sites listés. EDF indique que 10 milliards d'euros d'investissement sont programmés après Fukushima pour mettre les sites nucléaires aux normes de sécurité exigées.

Le combustible MOX 

Le combustible MOX est valorisé par les promoteurs du nucléaire, qui veulent développer les réacteurs de « 4e génération » pour lesquels le plutonium est indispensable. Le combustible nucléaire appelé MOX (pour Mélange d’Oxyde de plutonium et d’Oxyde d’uranium) permet de recycler une partie des matières nucléaires issues du traitement des combustibles à Uranium Naturel Enrichi (UNE) à l’issue de leur utilisation dans les réacteurs électronucléaires.

Selon Europe Écologie Les Verts (EELV), ces promoteurs protègent la filière du MOX « coûte que coûte », y compris si cela devait se faire au détriment de la « gestion des déchets, des comptes d'EDF et surtout de la sureté nucléaire ». « Le MOX, combustible composé en partie de plutonium, est environ trois cent mille fois plus radioactif qu'un combustible nucléaire neuf classique. La toxicité du MOX est extrême, ce qui constitue un facteur majeur d'aggravation en cas d'accident. Le recours au combustible MOX induit de nombreux inconvénients en termes de transport et d'exploitation ainsi qu'un surcoût pour EDF. Les déchets produits après l'utilisation du MOX sont plus radioactifs que ceux d'un combustible classique et requièrent un traitement spécifique.

De nombreux pays nucléarisés, dont les États unis, n'utilisent pas de MOX dans leurs réacteurs pour l'ensemble de ces raisons. Le recours au combustible MOX a débuté en 1987, depuis 2011, AREVA est le seul producteur de MOX dans le monde, car l'activité a été abandonnée par son seul concurrent situé au Royaume-Uni.

Autorisation du MOX

Le gouvernement a autorisé EDF à utiliser le MOX 300000 fois plus radioactif

Par un décret du 28 mai signé du premier ministre Jean-Marc Ayrault et de Delphine Batho, le Gouvernement a autorisé EDF à utiliser du combustible nucléaire MOX dans les réacteurs 3 et 4 de la centrale nucléaire du Blayais. Cette autorisation constitue pour Europe Écologie Les Verts (EELV), une apparence technique, qui cache en réalité un acte politique très négatif.

L'interventionnisme du lobby nucléaire

Europe Écologie Les Verts dénonce l'interventionnisme du lobby nucléaire qui avait tenté de faire supprimer une phrase de l'accord PS-EELV après sa signature : « nous engagerons (…) une reconversion à emploi constant de la filière du retraitement et de fabrication du MOX (…)». Au final, les écologistes regrettent la signature de ce décret pris sous «la pression du lobby nucléaire, sans la moindre concertation, ni respect pour ses partenaires.»

Par respect pour l'environnement, merci de n'imprimer cette page qu'en cas de nécessité. Pourquoi ?



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