WC et toilette sèche à compost litière sèche ou biomaîtrisée

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Sommaire


L'intérêt des toilettes sèches toilettes à compost, toilettes à litière (sèche) ou TLB (Toilettes à Litière Biomaîtrisée) est de ne pas utiliser d'eau potable, de recycler, de valoriser des matières rejetées à l'égout qui nécessitent de coûteuses opérations d'épuration des eaux usées. En effet, nos déjections sont constituées d'azote, de phosphore et de carbone.


Le premier frein est culturel

Un problème essentiellement culturel. La principale difficulté est notre relation culturelle vis-à-vis de nos déjections (urine et matières fécales). En effet, elles sont considérées aujourd'hui comme des déchets à éliminer à tout prix.

Cette construction en bois va certainement rappeler des souvenirs aux anciennes générations.

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WC et toilettes sèches

Nous devons reconsidérer ces matières en nous intéressant à leur constitution chimique et organique. Elles présentent un intérêt important en agriculture, maraîchage ou jardinage, leur valorisation est primordiale à condition de ne pas les polluer avec des dérivés chlorés (eau de javel soit un composée d'hypochlorite de sodium pur (NaClO), en solution aqueuse avec du sel (NaCl), résiduel du procédé de fabrication), des produits pétrochimiques pour le nettoyage, des parfums synthétiques pour WC, etc. De plus, leur évacuation par la voie aquatique, traditionnelle qui constitue voie culturelle la plus rapide pour soustraire ces matières hors de notre vue, induit des effets néfastes sur le milieu aquatique et ne permet pas de fermer, en le valorisant, le cycle des différents éléments chimiques qui les composent.

Toilettes sèches sujet tabou

La constipation serait-elle le seul moyen de s'assurer d'un fonctionnement propre ?

Non bien sûr, les sociétés modernes étant obsédées par l'hygiène et la propreté, les déjections humaines et leur élimination sont un sujet tabou. Avez-vous entendu parler de la greffe de matières fécales ? Ce traitement consiste à greffer sur des malades souffrant de diarrhées chroniques dues à la bactérie clostridium des matières fécales issues de donneurs sains. (Étude canadienne 2011. Ibid).

Une idée pour créer des banques fécales contenant des échantillons de flore intestinale saine pour y déposer sa propre flore intestinale lorsque l'on est en bonne santé et l'utiliser en cas de dysfonctionnement.

Sur un autre plan, nos excréments ont des cycles terrestres, leur recyclage devrait être réalisé par compostage avant d'être restitués à la terre afin de l'enrichir.

Notre eau est précieuse

Mêler les déjections (humaines ou animales) avec de l'eau propre est un non-sens écologique. L'eau est précieuse, il faut l'utiliser à bon escient et la protéger. Lorsque l'analyse et le raisonnement pur progressent, le bon sens régresse.

  • Aucun système utilisant la voie aquatique n'épure les rejets à 100 %, les systèmes les plus performants n'épurent qu’une faible partie de nos pollutions.
  • Et plus le système est performant, plus il est coûteux pour l'environnement, ne serait-ce que pour sa fabrication et pour sa mise en place, son entretien, sa maintenance.
  • Nous devons donc choisir la voie du moindre impact sur l'environnement à travers notre mode de vie et nos gestes du quotidien, plutôt qu'à travers la voie de la performance technique épuratoire.

Les stations d'épuration sont obligées de traiter (en partie seulement) phosphates, nitrates, parfums, produits récurant, produits chlorés, etc. l'eau est polluée également par des métaux lourds, des substances médicamenteuses (pilule contraceptive, tranquillisants, traitement des cancers, etc.). Photo Picbleu®

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La chasse d'eau est polluante

La chasse d’eau des WC : une aberration écologique

L'eau potable qui est utilisée à raison d'une moyenne de 40 litres/habitant/jour pour chasser les déjections. Cette mauvaise gestion de la matière organique est la source de problèmes liés à une épuration lourde et peu efficace (60 % de la charge des eaux à épurer provient des toilettes), à la dégradation des écosystèmes aquatiques et des eaux souterraines, au manque d'enrichissement des sols remplacés par des engrais chimiques.

Le gaspillage d'eau potable

Quelques chiffres suffisent pour illustrer l’aberration environnementale des toilettes que nous utilisons tous les jours, même sans être un fervent militant écologiste, ce problème demande réflexion :
Chaque fois que nous tirons la chasse d'un WC, nous consommons de

  • 7 à 12 litres d’eau.
  • 10 litres d'eau par chasse moyenne soit 40 litres par jour et par personne.
  • C'est ainsi qu'une personne peut ainsi utiliser jusqu’à 12 à 14 mètres cubes d’eau par an pour évacuer ses besoins.
  • Rapporté à l’échelle du pays, cela représente des millions de mètres cubes par an d’eau propre qui a été traitée et rendue potable.

L'évacuation des selles

  • En moyenne une personne évacue 150 g de selles et 1.5 litre d’urine par jour.
  • Avec une chasse d’eau et pour évacuer environ 1.7 litre de déchets,
  • Ce sont plus de 40 litres d’eau potable qui sont nécessaires, soit plus de 20 fois plus.

Mais, une fois les déjections disparues de notre cuvette en faïence, les eaux qui ont servi à les évacuer vont être à nouveau retraitées et assainies avant de les rejeter dans la nature.

En fin de compte, au bout de la chaîne, ce processus ne fait qu’augmenter la production de phosphates et de nitrates produits par les stations d’épuration et lorsque l'on sait que les usagers sont incités à utiliser les parfums, produits récurant, produits chlorés, etc. l'eau est polluée inutilement.

La fuite d'eau

Un autre problème qui peut se poser est la fuite d’eau : un simple ruissellement dans la cuvette de 25 litres par heure peut représenter jusqu’à de 213 mètres cubes d’eau gâchée par an.

L’alternative à ce système dont l’impact sur notre environnement hydrique est particulièrement désastreux existe : les toilettes sèches.

Voir l'article détaillant toutes les astuces pour économiser l'eau et réduire sa facture.

La toilette sèche n'utilise pas d'eau

La toilette sèche n'utilise pas d'eau et après compostage de la litière, rend au sol la richesse qu'il procure.

Toilettes sèches à l'étranger

Les usages des toilettes sèches dans les autres pays

  • Nos voisins d’Europe du Nord, les Scandinaves utilisent depuis plus de 30 ansplusieursmodèles de toilettes sèches vendus dans le commerce et qui présentent l’avantage d’être utilisables en ville.
  • Les toilettes sèches : solutions techniques modernes

Aujourd'hui, adopter les toilettes sèches ne signifie pas revenir en arrière, à cette fameuse « cabane en bois au fond du jardin non chauffée et balayée par le vent » que certains ont peut-être connue dans leur enfance ou chez leurs grands-parents habitant la campagne. Plusieurs principes de toilettes sèches sont proposés par les fabricants, elles sont actuellement inodores et beaucoup plus confortables que les cabinets rustiques d'antan.

Les toilettes sèches sont chimiquement logiques

Mêler les déjections (humaines ou animales) avec l'eau est une erreur et un non-sens écologique.

Nos déjections sont constituées d'éléments (azote, de phosphore et de carbone) qui ont des cycles terrestres, c'est-à-dire que leur recyclage doit être réalisé par compostage afin d'être rendues à la terre pour l'enrichir.

Composition des déjections

Les matières fécales contiennent de l’azote, du phosphore et de la potasse, un peu d’eau et du carbone qui enrichit la population microbienne du sol, sa transformation chimique crée de l'humus stable. Les matières fécales contiennent également des germes pathogènes, dont une partie est détruite par le changement d’environnement et une autre partie par les différentes phases du compostage.

L’urine contient de l’eau, de l’azote, du phosphore et un peu de potasse, engrais aussi efficace et moins polluant que les engrais azotés d’origine industrielle.

Les techniques des toilettes sèches

Ces WC séparent les matières fécales des urines qui sont évacuées avec les eaux grises ou vers un réseau d’épandage.

  • La plupart sont munies d’un système permettant de déshydrater les déjections.
  • Ces toilettes sont peu contraignantes et ne demandent que peu d'entretien : se débarrasser des déjections desséchées quelques fois par an en les plaçant dans les sacs plastiques (biodégradables) récupérés par les services de ramassage avec la collecte des ordures ménagères.
  • Ces types de toilettes sèches sont régulièrement contestées, car le reproche principal qui leur est opposé est d'être encombrantes et chères (plusieurs milliers d’euros). De plus, le bilan écologique de ces toilettes est pénalisé par une forte consommation en électricité et par le fait que certains modèles obligent à re diluer les urines dans un énorme volume d’eau alors que le but initial est justement d’en économiser.
  • L’objectif de la séparation est de réduire le volume de déchets. Les selles sont déshydratées (électriquement ou par ventilation naturelle) ou compostées (brassage électrique), et les urines évacuées par un drain. La séparation peut aussi être utilisée pour une application collective des toilettes sèches (immeuble) avec des modes de collecte et de compostage adaptés.
  • Lorsque la personne est en bonne santé (pas de prise de médicaments, d'antibiotiques, etc.), les urines sont stériles. N'ayant pas en règle générale, de germes pathogènes, riches en azote, elles constituent un engrais efficace pour les plantes à la condition que les urines n'entrent pas en contact avec les selles. Si ces conditions ne sont pas remplies, les urines deviennent une source de pollution et doivent être traitées.
  • Certains modèles nécessitent une adaptation du comportement plus contraignant : on urine à un endroit et on défèque à un autre sur une lunette adaptée évitant ainsi le contact avec les deux types de déjection.

Les autres modèles de WC manufacturés séparent mécaniquement les deux grâce à un tamis qui récupère les fèces, les urines traversant le tamis par gravité et étant récupérées par un réservoir situé en dessous. Dans ce cas, les urines ne doivent pas être rejetées dans la nature sans retraitement préalable.

Toilettes à litière bio maîtrisée (TLB)

Les toilettes à litière bio maîtrisée (TLB) sont réservées aux personnes disposant d’un jardin.

  • Le principe de fonctionnement est extrêmement simple : les excréments et les urines sont simplement recueillis dans un seau et mêlés à une litière végétale déversée à l’aide d’une pelle par l’utilisateur à chaque usage des toilettes.
  • Un réservoir d’une trentaine de litres assure une autonomie d’environ une semaine pour une famille moyenne de 4 personnes (deux adultes et deux enfants).
  • L’interaction de la litière, des matières fécales et des urines assure le développement inodore d’un humus qui est régulièrement versé sur un carré de compost dans le jardin.

Les toilettes sèches à litières

Les toilettes à copeaux, sciure, paille, foin séché et broyé.(auto construction).

Comment ça marche ?

  • Pour démarrer, il faut disposer une litière de copeaux de bois ou de sciure dans le fond du récipient qui va recevoir les déjections, sur une couche de 7 à 10 centimètres environ.
  • Après chaque usage du WC, il faut verser deux louches de copeaux de bois ou de sciure dans la cuvette.
  • Un récipient contenant la sciure ou les copeaux doit être d'une contenance d'au moins 30 litres.
  • L’utilisation d’une litière de copeaux et/ou sciure permet d’obtenir un rapport Carbone/Azote favorable au compostage et à la décomposition rapide des matières en milieu aérobie humide (avec de l’oxygène).
  • Les copeaux neutralisent toute odeur.
  • Ensuite, le réservoir est vidé dans le jardin et peut servir de compost.

Où trouver des copeaux ?

Les scieries les copeaux et la sciure sont des déchets non valorisés d'un coût très modique. Un mètre cube de copeaux coûte environ 1 euro et permet une autonomie de 8 à 10 semaines pour une famille de quatre personnes.

Les avantages des toilettes sèches à compost :

L'avantage des toilettes à compost est de mélanger l’urine et les selles. L’urine apportant l’humidité nécessaire au bon fonctionnement du compost. Seul le compostage, par la montée en température, détruit les germes pathogènes (ce que n’opère pas la déshydratation).

Toilettes classiques et sèches

Conclusion sur l'eau utilisée dans les toilettes classiques et les toilettes sèches

Parce que l'eau potable est précieuse, il faut mieux l'utiliser pour des usages normaux, l'économiser et la protéger de toute pollution. Un énorme quantité d'eau potable est utilisée quotidiennement à raison d'une moyenne de 40 litres par habitant et par jour uniquement pour évacuer nos déjections. Cette très mauvaise gestion des matières organiques est la source de problèmes importants :

  • une épuration lourde et peu efficace (60 % de la charge des eaux à épurer provenant des WC)
  • une dégradation des écosystèmes aquatiques et des eaux souterraines, un manque à gagner désastreux pour les sols.
  • Une toilette sèche n'utilise pas d'eau potable et après compostage de la litière, le compost enrichit en l'amendant le sol.
  • C’est la raison pour laquelle l'usage des toilettes sèches constitue le plus élémentaire des gestes écologiques.

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