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Le coût des travaux de rénovation
Nous avons pris comme exemple une ancienne maison construite dans les années 1970 de 100m2 située dans le sud-ouest et restée dans son jus. Photo Picbleu

Un investissement important.
Les rénovations thermiques coûtent cher, surtout si elles impliquent plusieurs postes (isolation, chauffage, ventilation) : exemples de prix.
Type de travaux | Coût moyen (€) | Économies potentielles (%) |
Isolation des combles | 20 à 60 €/m² | 15 à 30 % |
Isolation entre chevrons | 20 à 80 €/m² | 15 à 30 % |
Isolation du toit type sarking | 140 à 220 €/m² | 25 à 30 % avec aides * |
Isolation des murs par l’extérieur (ITE) | 120 à 200 €/m² | 20 à 25 % |
Isolation des murs par l’intérieur (ITI) | 50 à 100 €/m² | 15 à 20 % |
Changement de fenêtres | 400 à 1 000 €/fenêtre | 5 à 15 % |
Remplacement de chaudière gaz/fioul* | 4 500 à 6 000 € | 20 à 40 % |
Pompe à chaleur air/eau | 10 000 à 15 000 € | 20 à 40 % |
Chauffe-eau thermodynamique | 2 500 à 4 500 € | 50 à 70 % sur l'eau chaude** |
* sans aides : 20 à 30 ans
** cette maison est alimentée par le gaz naturel, mais si elle était au fioul domestique, il serait préférable de le supprimer, car trop polluant.
*** par rapport à un ballon à accumulation d'eau chaude électrique.
Observations
Constat : Les investissements sont lourds, les gains varient selon les priorités. L'isolation est efficace sur le long terme, tandis que le changement de chauffage présenté par les vendeurs avec un retour sur investissement rapide n'est à envisager qu'en dernier.
Étiquette énergétique fournie par le diagnostiqueur qui montre que le bâtiment qui date de 1972 est une passoire thermique comme 5.8 millions de logements en France.

1. Les consommations relevées
Portées dans le DPE Diagnostic de performance énergétique (logement).
Chaudière individuelle gaz standard installée entre 2001 et 2015 avec en appoint un poêle à bois (bûche) installé entre 1990 et 2004.
Émetteurs : radiateurs bitube sans robinets thermostatiques.
Montants et consommations annuelle d’énergie | |||
Usage | Consommation d’énergie(en kWh énergie primaire) | Frais annuels d’énergie (fourchette d’estimation*) | Répartition des dépenses |
chauffage gaz naturel | 19 672 (19 672 é.f.) | entre 1 250 € et 1 700 € | 69% |
chauffage bois | 7 986 (7 986 é.f.) | entre 210 € et 300 € | 12% |
eau chaude Gaz Naturel | 4 055 (4 055 é.f.) | entre 250 € et 350 € | 14% |
refroidissement | 0% | ||
Éclairage électrique | 359 (156 é.f.) | entre 30 € et 60 € | 2% |
auxiliaires électrique | 435 (189 é.f.) | entre 40 € et 70 € | 3% |
Énergie totale pour les usages recensés | 32 507 kWh(32 058 kWh é.f.) | entre 1 780 € et 2 480 € par an | Voir recommandations d'usage ci-dessous. |
Conventionnellement, ces chiffres sont donnés pour une température de chauffage de 19° réduite à 16°C la nuit ou en cas d’absence du domicile, une
climatisation réglée à 28° (si présence de clim), et une consommation d’eau chaude de 102 ℓ par jour. é.f. = énergie finale
Prix moyens des énergies indexés au 1er janvier 2021 (abonnements compris)
Seules les consommations d’énergie nécessaires au chauffage, à la climatisation, à la production d’eau chaude sanitaire, à l’éclairage et aux auxiliaires (ventilateurs, pompes) sont prises en compte dans cette estimation. Les consommations liées aux autres usages (électroménager, appareils électroniques...) ne sont pas comptabilisées.
Les factures réelles dépendront de nombreux facteurs : prix des énergies, météo de l’année (hiver froid ou doux...), nombre de personnes dans le logement, habitudes de vie, comportement sobre des usagers, entretien des équipements....
Recommandations d'usage pour votre logement
Quelques gestes simples pour maîtriser la facture d’énergie :
- Température recommandée en hiver = 19°C
- Chauffer à 19°C plutôt que 21°C, c’est -19% sur votre facture soit -419€ par an
- Si climatisation, température recommandée en été = 28°C
- Consommation recommandée = 102ℓ/jour d’eau chaude à 40°C
- Estimation faite par rapport à la surface du logement de 1 à 2 personne (s).
- Une douche de 5 minutes = environ 40 litres. 42 litres d'eau consommés en moins par jour, c’est -13% sur votre facture soit -45€ par an.
Les économies d'énergie sont-elles à la hauteur ?
Cas d’une maison des années 70 chauffée au gaz (100 m², DPE F). Relevé des devis reçus.
Retour sur investissement : 19 ans sans aides, 10-12 ans avec aides.
Détail | Travaux réalisés | Prix |
Amélioration toit | Isolation des combles (60 m²) | 3000 à 4000 € |
Amélioration murs | ITE (120 m²) avec VMC Hygroréglable | 25 000 à 35 400 € |
Coût rénovation thermique | 28 000 à 39 400 € | |
Changement chauffage électriques | PAC air/eau + thermodynamique | 13 000 à 19 400 € |
Changement chauffage gaz | Chaudière Franco Belge Ecotec pro double usage | 4556.55 € |
Coût rénovation énergétique 1 | 41 000 à 58 800 | |
Coût rénovation énergétique 2 | 32 556 à 43 956 € | |
Facture annuelle avant rénovation | 3 000 € | |
Économie annuelle estimée | | 1 800 € |
Option électricité autoconsommation pure | 4999 € |
Analyse :
Sans subventions, l’investissement met du temps à être rentable.
Avec les aides de l’État (MaPrimeRénov’, CEE…), le retour sur investissement est plus rapide.
Comme les prix du gaz augmentent, et les tarifs de l'électricité grimperont en raison du mécanisme du Versement Nucléaire Universel, la hausse continue des prix EDF permettra un amortissement plus rapide.
1er janvier 2026 : EDF vend toute sa production sur les marchés financiers avec le VNU ...
2. Quelles sont les vraies priorités ?
Toutes les rénovations ne sont pas rentables à court terme. Il est préférable de commencer par les travaux à fort impact :
- Isolation des combles (moins cher, gain immédiat).
- Remplacer la vieille chaudière au gaz par une autre (même si elle ne condense pas autant que dans un bâtiment parfaitement isolé, le gain se fera sentir). Le prix d'une pompe à chaleur même avec des aides est délirant par rapport au produit.
- Éviter les rénovations inutiles : si le gain est trop faible, il est inutile de changer des fenêtres récentes. Elles doivent être remplacées uniquement s'il s'agit de simple vitrage ancien (l’isolation des murs est plus efficace).
- Isoler des murs peu exposés au froid (ex. : pignon sud).
3. Le piège des aides et rentabilité biaisée
Certaines aides sont attractives, mais elles poussent parfois à faire des travaux non prioritaires.
- Les fabricants comme les entreprises gonflent les prix en fonction des aides disponibles. (il n'y en a plus sur les chaudières gaz et les prix s'en ressentent).
- Un mauvais choix d’isolant ou de chauffage peut ruiner la rentabilité (ex. une PAC Pompe à chaleur inadaptée au bâtiment et à la région mal dimensionnée).
4. Conclusion : faut-il rénover coûte que coûte ?
OUI, si :
- Votre maison est une passoire thermique (DPE F ou G).
- Vous bénéficiez de bonnes aides financières.
- Vous prévoyez de rester plusieurs années.
- Vous louez votre bien (en 2028, les logements classés E ne pourront plus être loués).
NON, ou partiellement, si :
- Votre maison est déjà correctement isolée.
- Vous devez vous endetter lourdement pour les travaux.
- Vous comptez vendre bientôt (donc seul un bon DPE peut augmenter la valeur).
Une rénovation doit être réfléchie pour être réellement rentable. Priorisez les travaux à fort impact, comparez les devis et méfiez-vous des offres trop alléchantes qui foisonnent sur les sites internet des écodélinquants...
